Enfance et Santé

Année charnière pour le secteur Enfance et Santé

À la croisée de deux cycles politiques et institutionnels, 2024 s’inscrit dans une double dynamique de clôture et d’ouverture. Tandis que la législature 2019-2024 et le contrat de gestion de l’ONE 2021-2025 touchent à leur fin, s’ouvrent en parallèle une nouvelle législature 2024-2029 et un futur contrat de gestion de l’ONE pour la période 2026-2030.

2024 a été synonyme de renouvellement politique, marqué par les élections et les négociations pour la constitution des différents exécutifs. En Fédération Wallonie-Bruxelles, la majorité MR-Les Engagés a présenté une Déclaration de politique communautaire (DPC) relativement ambitieuse, porteuse d’attentes élevées et d’espoirs significatifs pour les acteurs de terrain.

De son côté, l’ONE est en pleine mutation. Un renouvellement de ses instances est en cours, de même qu’une potentielle refonte de son modèle de gouvernance, dont les contours restent encore flous à l’heure de rédiger ces lignes.

Dans ce contexte de transition, l’objectif prioritaire de l’équipe du secteur Enfance et Santé a été clair : inscrire durablement ses priorités dans les textes de loi de la fédération Wallonie-Bruxelles, avec des actions de formation, d’information, et un ancrage fort dans la réalité du terrain.

Représentativité et partenariats

Le secteur s’est investi pour élargir sa représentativité par de nouvelles affiliations, et consolider  son rôle d’interlocuteur incontournable auprès de l’ONE, des cabinets ministériels, des pouvoirs publics, de la commission paritaire et de partenaires comme l'Association paritaire pour l'emploi et la formation.
En novembre, une réunion publique s’est tenue pour la région bruxelloise en présence du Centre de recherche et d'information socio-politique à l’ONE. Une manière de mieux appréhender les mécanismes bruxellois.

Renforcement des actions pédagogiques

Depuis janvier, les fiches pédagogiques mensuelles ont été relancées. Chaque mois, les affiliés reçoivent une fiche thématique.

En mars, notre équipe Enfance et Santé a pris part à une journée pédagogique qui a clôturé le projet européen We Learn Everywhere, consacrée à la santé mentale des enfants et des familles post-Covid, avec la participation de Bruno Humbeeck.

Des groupes de travail sont aussi menés avec le  SFMQ (Service francophone des métiers et des qualifications), pour affiner les profils métier. Le profil d’« accueillante d’enfant » fait l’objet d’un travail spécifique, tout comme ceux d’éducateur A2 et d’animateur de groupe, dont les chantiers se poursuivront en 2025.

Dans nos sous-secteurs

• MAE : une avancée significative a été obtenue pour les milieux d’accueil de l’enfance avec la revalorisation barémique des puéricultrices du secteur associatif : une augmentation de plus de 1.000 euros annuels par ETP, qui contribue à renforcer l’attractivité du métier et à réduire l’écart avec les services publics.

  Grâce au fonds Maribel, 45 ETP ont été créés ou revalorisés. Le plafond de financement atteint désormais 46.100 euros par an et par ETP, soit 81 % du coût salarial moyen — un retour au niveau d’avant 2019, période préinflation.

• PSE : le secteur de la Promotion de la santé à l’école a bénéficié en septembre de nouveaux postes Maribel et d’un plafond rehaussé à 52.000 euros/ETP. UNESSA participe également à la réécriture du programme de gestion des PSE (IMS2) en version web. Une mise en ligne est prévue à l’automne 2025.
• SASPE : le passage à un financement triennal pour les services d’accueil spécialisés de la petite enfance offre plus de flexibilité aux structures concernées.
• SAE : une proposition de la plateforme des accueillantes d’enfants salariées à domicile a permis la mise en place d’un modèle résiduaire spécifique pour les co-accueils en lieux tiers non choisis, évitant ainsi des pertes d’emplois et de places.
• SAEMD : les services pour enfants malades à domicile subissent une érosion due au télétravail, les parents étant plus enclins à garder eux-mêmes leurs enfants malades. UNESSA a travaillé au renforcement de la visibilité et de la reconnaissance de ce sous-secteur.
• ATL : l’accueil temps libre a connu une année 2024 morose, marquée par l’arrêt de la réforme et le gel des budgets. La relance est attendue en 2025 avec la nouvelle législature.
• SAP : les premiers échanges entre les services d’accompagnement périnatal et UNESSA ouvrent la voie à la création d’un nouveau sous-secteur au sein de la fédération.

Cap sur 2025 : innovation et audace au rendez-vous

Les contacts avec les autorités publiques se sont multipliés en ce début d’année. UNESSA attend avec impatience de connaître ses nouveaux interlocuteurs à l’ONE pour entamer un travail de fond sur la concrétisation des priorités définies avec et pour le secteur. Les enjeux de 2025 sont d’ores et déjà identifiés : la réforme de l’ATL, les travaux avec le SFMQ, le déploiement de la plateforme IMS 2 et de sa version web, ainsi que les arrêtés d’exécution pour le secteur PSE.

Dans cette phase charnière, il faudra faire preuve d’innovation, de créativité… et d’audace.