Les maisons de repos associatives en Belgique, souvent méconnues pour leur contribution à l’économie sociale, sont pourtant de véritables acteurs de changement. Elles mettent en avant des pratiques centrées sur la qualité de vie des résidents, la gestion démocratique et l’autonomie. Découvrez comment ces établissements conjuguent finalité sociale et innovation, loin des modèles axés sur le profit.
L’économie sociale repose sur des principes forts : finalité sociale plutôt que recherche de profit, gestion démocratique et réinvestissement des bénéfices dans la mission sociale et l’environnement de travail. Pourtant, de nombreuses maisons de repos associatives, bien qu’en phase avec ces principes, n’en sont pas toujours conscientes et appliquent sans le savoir les fondements de l’économie sociale. Un des rôles essentiels d’UNESSA est d’aider ces structures à se reconnaître comme acteurs de poids dans l’économie sociale, et à s’allier à des mouvements plus larges. Car l’accès aux soins de qualité pour tous, sans discrimination, reste une priorité pour ces institutions qui se battent contre une dualité croissante marchand/non-marchand dans le secteur des soins.
Répondre aux besoins sociaux fondamentaux des aînés
L’un des points clés qui distingue les maisons de repos associatives est leur approche singulière des besoins des résidents, notamment en matière d’estime de soi et d’autonomie : elles s’engagent chaque jour à placer les notions de « bien vieillir » et de sentiment d’utilité au centre de leurs actions.
Par exemple, l’approche domiciliaire est explorée, testée par bon nombre de nos maisons affiliées. Cette démarche vise à rendre l’environnement des maisons de repos plus convivial et moins médicalisé. Chaque élément, du mobilier à l’agencement des pièces, est pensé pour créer un lieu de vie accueillant où les résidents se sentent chez eux. Le personnel, de son côté, adopte une posture où le temps et l’attention portés aux personnes sont primordiaux, comme par exemple le temps apporté aux interactions quotidiennes avec les résidents.
Une gestion démocratique et participative
La participation active des résidents qui le souhaitent et du personnel est un autre pilier des maisons de repos associatives. Dans ces établissements, les habitants ne sont pas de simples « résidents » ; ce sont des habitants, acteurs de leur quotidien. Les termes employés changent et en disent long : on parle dorénavant plus de « logements » que de « chambres », de « cuisine » et non plus d'« activité cuisine ». Qui fait chez lui une « activité cuisine » lorsqu’il épluche les pommes de terre ? Ce changement de posture reflète une réelle démarche de changement, où chaque habitant est considéré comme un interlocuteur direct.
Des initiatives originales voient également le jour dans certaines maisons, où les résidents participent au recrutement du personnel ou encore à l’aménagement des espaces communs. Ces pratiques nourrissent un sentiment de valorisation et renforcent la dimension humaine des maisons.
L’autonomie de gestion, une force du modèle associatif
L’autonomie de gestion est une autre caractéristique majeure des maisons de repos associatives. Contrairement à la grande majorité des établissements commerciaux, ces structures ne recherchent pas de profits à redistribuer aux actionnaires. Chaque euro est réinvesti dans l’amélioration de la qualité des services au sens large.
Cependant, cette autonomie a ses contraintes. Le financement, par exemple, reste un défi constant. Bien que ces maisons aient plus de flexibilité dans la gestion de leurs ressources, elles doivent pouvoir continuer à compter sur la contribution financière des résidents et sur une gestion rigoureuse pour continuer à offrir des services de qualité.
Conclusion : un secteur qui continue à aller de l’avant
Les maisons de repos associatives, avec leur approche participative, leur autonomie de gestion et leur engagement en faveur du « bien vieillir », sont des acteurs essentiels de l’économie sociale. Si elles sont parfois confrontées à des difficultés de gestion ou à des contraintes réglementaires, elles gardent le cap et continuent à faire preuve de résilience et d’innovation.
Le secteur associatif, loin des logiques de profit, continue de démontrer qu’il est possible de conjuguer humanité, qualité des soins et gestion efficace. La véritable force des maisons de repos associatives réside dans leur capacité à offrir un cadre de vie respectueux et bienveillant, où chaque habitant se sent écouté et valorisé. Un modèle à soutenir et à promouvoir pour garantir un avenir où vieillesse rime avec dignité et qualité de vie.
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