Il manque des mesures décisives pour s’attaquer au manque d’infirmières/ers

20/05/2020 - UNESSA est satisfaite de la suspension des deux AR ayant soulevé la colère des infirmières/ers. Il faut maintenant s’attaquer aux racines du manque de personnel infirmier avec des mesures structurelles et concertées.


UNESSA affiche sa satisfaction suite à la suspension des deux AR ayant soulevé une colère compréhensible parmi les infirmières/ers du pays. Pour la fédération de l’accueil, de l’accompagnement, de l’aide et des soins aux personnes, il faut maintenant s’attaquer aux racines du manque de personnel infirmier avec des mesures structurelles et concertées.

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UNESSA comprend parfaitement la colère exprimée par les infirmières/ers du pays vis-à-vis des Arrêtés royaux permettant qu’elles/ils puissent être remplacés/es par du personnel de santé non-infirmier et leur réquisition en cas de nécessité en période de Covid-19. « Ces Arrêtés témoignaient du manque de concertation et de pédagogie attendues pour de telles matières. Il en a résulté des textes précipités et maladroits. Nous sommes donc tout à fait satisfaits de leur suspension. » déclare Christophe Happe, Directeur général d’UNESSA. Il faut maintenant s’attaquer de manière décisive au manque de personnel infirmier au chevet des patients.

Problématique ancienne
Que ce soit à l’hôpital, dans les MR(S), à domicile… le problème est loin d’être neuf. UNESSA l’a d’ailleurs dénoncé à plusieurs reprises. En moyenne, un/e infirmière/er belge prend en charge à l’hôpital 9,4 patients, contre 8 dans l’ensemble de l’Europe, avec les risques que l’on imagine sur la qualité des soins et l’état de stress généré chez les soignants. Le nombre d’infirmières/ers a augmenté ces 10 dernières années, mais il reste insuffisant pour faire face à la croissance des besoins. Dans le seul milieu hospitalier, pour les services de chirurgie, de médecine interne, de gériatrie, de revalidation et de pédiatrie, un renfort d’environ 5500 infirmiers à temps plein serait nécessaire pour une prise en charge optimale des patients, estimait récemment le KCE.

En milieu hospitalier toujours, le manque d’infirmières/ers trouve son origine principalement dans le manque de moyens financiers prévus pour permettre d’augmenter le cadre infirmier. En outre, la profession pâtit d’une perte d’éclat dans les yeux de l’opinion publique : des conditions de travail difficiles, l’allongement des études... « Un infirmier sur quatre n'est pas satisfait de son travail actuel, et 36% sont même menacés d'épuisement professionnel. Par ailleurs, 10% envisagent de quitter la profession. » rapportait encore le KCE. Une situation qui inquiète UNESSA et les gestionnaires d’hôpitaux. La crise du Coronavirus a sans doute apporté une reconnaissance méritée et légitime aux infirmières/ers, mais à quel prix ? Et peu de chance que celle-ci suscite suffisamment de vocations pour (re)gonfler les effectifs...

Mesures décisives
« Une fois de plus, la situation prouve que le temps des tergiversations est révolu. Il est temps de prendre des mesures décisives pour attaquer le problème du manque de personnel infirmier à la racine et renforcer la pérennité financière du secteur. Nous demandons dès lors : un plan structurel pluriannuel, concerté et ambitieux pour restaurer l’attractivité de la profession d’infirmière/er, une décision définitive du fédéral quant à l’utilisation du fonds blouses blanches en faveur de la dotation infirmière, à traduire dans le financement des hôpitaux via le BMF pour augmenter le cadre soignant et une concertation accrue avec les autorités compétentes et les partenaires sociaux pour dégager rapidement toutes les solutions voulues. » conclut Christophe Happe, Directeur général d’UNESSA.

Pour plus d’informations :
Jean-François Bodarwé – Responsable presse – jean-francois.bodarwe@unessa.be – 0476 40 32 77



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