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Budget soins de santé 2022 : dans la bonne direction, mais avec vigilance

Avec une marge disponible de quelque 124 millions d’EUR consacrée à de nouvelles initiatives, le budget des soins de santé 2022 proposé par le Comité de l’assurance de l’INAMI affiche ses ambitions. Le ministre Vandenbroucke n’hésite pas à parler d’un « nouveau souffle ». UNESSA est satisfaite de voir ce budget sur de bons rails. La fédération rappelle toutefois que des moyens pour un dossier patient informatisé, réellement « multidisciplinaire » et pour la cybersécurité sont encore à confirmer. Un dossier critique qui mobilise sa vigilance. 
 
La proposition de budget actuellement sur la table reprend la norme de croissance de 2,5% prévue à partir de 2022. Au rang des nouvelles initiatives de l’actuelle proposition budgétaire, l’accent sera notamment mis sur la prévention via les trajets de soins. Le plafond du maximum à facturer (le MàF) sera ramené à 250 EUR pour les revenus les plus faibles. Sont également prévus de meilleurs remboursements des frais de transport pour les patients en oncologie de même que l'augmentation des remboursements des soins bucco-dentaires. 
 
Saluons également la volonté commune d’un élargissement du tiers-payant. UNESSA souhaite que l’interdiction du tiers-payant soit levée rapidement là où elle est encore d’application. Des efforts ont également été consentis (9 millions EUR) afin de favoriser le développement de l’hôpital de jour. 
 
Ce budget est le fruit des équilibres dégagés entre les différentes parties prenantes aux négociations. UNESSA a voté en sa faveur, s’agissant de conserver l’intérêt des patients au centre de l’équation. N’est-il pas l’ultime bénéficiaire et la raison d’être de notre système de soins de santé ? 
 
UNESSA reste toutefois sur sa faim dans le domaine de l’informatisation et de la cybersécurité. 
 
Au même titre que les autres fédérations hospitalières du pays, UNESSA avait plaidé pour que des moyens soient dégagés et attribués au développement d’un dossier patient informatisé (DPI), réellement interopérable entre les différentes lignes et prestataires de soins. Ceci dans le but de faciliter la communication entre l’hôpital, les médecins généralistes, les pharmaciens, les maisons de repos, les soins à domicile… C’est aussi un levier indispensable pour augmenter l’efficience de notre système de soins de santé. Et le tout, bien évidemment, doit être sécurisé de bout en bout. L’actualité récente et moins récente nous prouve que les systèmes informatiques, notamment dans les hôpitaux, restent vulnérables aux attaques informatiques, malgré les efforts déployés. 
 
DPI financé hors budget 
 
Pour concrétiser ces réalisations, les moyens financiers voulus devront être dégagés en-dehors du budget des soins de santé 2022 ont conclu les négociations au Comité de l’assurance. Ceci suppose que le Conseil général de l’INAMI avalise ce point et que le SPF Santé publique puisse ensuite dégager les budgets voulus. Le Conseil fédéral des établissements hospitaliers a ainsi chiffré les besoins de cybersécurité à 57 millions d’EUR. Il n’y a toutefois pas encore d’estimation pour le DPI multidisciplinaire.  
 
UNESSA estime qu’il s’agit d’un investissement vital si la volonté est bien d’améliorer la collaboration entre les différents intervenants de santé. Les premières lignes de financement devront être libérées dès 2022 afin de lancer les cahiers des charges et consulter les prestataires de services informatiques. UNESSA et les autres fédérations du secteur se montreront extrêmement vigilantes quant à l’application de cet « accord » vital. 

 
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