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Conclaves budgétaires : signaux positifs, négatifs et flou artistique

UNESSA avait largement alerté sur les conséquences graves de la crise actuelle sur ses secteurs. Ayant tiré la sonnette d’alarme à plusieurs reprises, la fédération constate que le non-marchand a enfin trouvé une place dans les mesures de soutien face à la crise, adoptées lors des discussions budgétaires. Mais…

Les différents conclaves budgétaires ont livré leurs lots d’annonces, en particulier de mesures de soutien face à la crise que nous traversons. Plusieurs mesures sont spécifiquement dédiées au non-marchand, un signal positif selon UNESSA.
 
Annonces positives,
Ainsi, pour combler le gap d’indexation des subventions APE en Wallonie, 95 millions d’euros ont été débloqués sur 2022 et 2023. Des aides seront également octroyées pour soutenir différents secteurs de l’aide et des soins, en particulier en matière énergétique. Du côté de la Fédération Wallonie-Bruxelles, des aides ont été décidées en faveur des milieux d’accueil. En Région Bruxelles-Capitale, 200 millions seraient mis sur la table pour aider les ménages, les PME et le non-marchand à faire face aux conséquences de la crise énergétique. Enfin au fédéral, la TVA à 6% sur les énergies est pérennisée et l’application des accises devrait devenir « plus souple » à l’avenir.
 
Annonces discutables à… inacceptables
A côté de ces aspects « positifs », certaines mesures annoncées font s’interroger les acteurs de terrain. Par exemple, au fédéral, la norme de croissance du budget des soins de santé, 2,5% par an actuellement, sera ramenée à 2% en 2024. On y évoque également la récupération de budgets « non consommés » en 2023 et 2024…
 
… Et d’autres mesures sont perçues plus que négativement. Ainsi en Wallonie, pour promériter un soutien financier de 450 EUR par lit (et 150 EUR par place en structure d’accueil de jour), les maisons de repos devraient justifier des hausses de leurs coûts énergétiques exclusivement en 2022. Or, l’évolution des factures d’énergie se fera d’autant plus sentir en 2023, avec l’extinction des contrats fixes ! On notera également qu’outre le montant relativement modeste au regard de l’évolution des factures (la mesure couvrirait environ 1/3 de l’évolution des coûts), les résidences services seraient pour leur part totalement exclues du système.
 
En ce qui concerne les hôpitaux, 80 millions d’EUR sont annoncés pour soutenir leurs dépenses énergétiques au premier semestre 2023. UNESSA estime ce montant largement insuffisant (l'impact de la crise énergétique sur tous les hôpitaux belges est actuellement évalué à 450 millions d'EUR), et s’interroge sur l'extension de cette mesure au second semestre de l'année prochaine. Ne nous laisson pas aller à un excès d’optimisme qui tablerait sur un retour à une certaine « normalité » des tarifs énergétiques mi-2023.
 
En l’état, les hôpitaux auront du mal à boucler 2022 en équilibre et 2023 s’annonce catastrophique. La fédération en profite pour souligner que l’indexation des honoraires médicaux en temps opportun reste un souci majeur à régler au plus vite.

 
Et c’est là que le bât blesse
Pour certaines des mesures annoncées au terme des différents conclaves, leur détail et leurs modalités d’application sont loin d’être connus dans leur entièreté. Dans ces conditions de flou artistique, impossible pour les secteurs concernés de tirer un bilan global et d’envisager l’avenir. L’incertitude se poursuit face à des coûts d’exploitation qui ne cessent de grimper.
 
Besoin d’infos concrètes
La crise que nous traversons est complexe et se marque à différents niveaux : indexations des salaires, coûts énergétiques, prix des matériaux, frais de fonctionnements galopants... Le terrain est en attente de réponses concrètes et rapides. Il faut également éviter que certains acteurs non marchands ne passent à travers les mailles du filet des aides mises sur la table. UNESSA demande donc aux autorités de fournir les éléments d’information concrets (détail des mesures de soutien, modalités d’application, délais…), avec toute la célérité voulue, afin que les secteurs concernés puissent correctement se positionner face à un avenir financier qui s’annonce encore et toujours fort bouché.
 
Par ailleurs, une fois ces informations complémentaires obtenues, UNESSA souhaite un dialogue franc, ouvert et constructif avec les autorités compétentes, sur les mesures impactant négativement les secteurs qu’elle représente.
 
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