Des puéricultrices surchargées

27/04/2021 - Puéricultrice, un beau métier qui englobe beaucoup plus de missions qu'on ne le pense avec souvent, trop peu de moyens pour les assurer au niveau de qualité voulu.


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Après la situation des directions de crèches hier, nous abordons aujourd’hui le quotidien des puéricultrices. En toute première ligne, elles aussi se retrouvent prises en tenaille entre les différentes obligations de leur fonction, plus nombreuses qu’on ne le croit. Et à leur niveau également, le manque de moyens alloués au secteur de l’accueil de l’enfance par la Fédération Wallonie-Bruxelles se paye cash.
 
Il y a peu, Laura Naassens, puéricultrice à la crèche « Les Jeunes Pousses », résumait sa situation dans une interview à la RTBF : « Pour les puéricultrices, les clichés ont encore la vie dure. »
 
Pas de garde, mais l'accueil d’enfants
De fait, coupons les ailes à un canard qui a d’ores et déjà trop volé. Contrairement aux clichés, les puéricultrices font bien plus qu’organiser la « garde » des enfants qui leur sont confiés en crèches. Elles les accueillent, mais il ne s’agit là que de leur mission de base.
 
« Educare »
Leur cœur de métier englobe aussi le développement et l’éducation des enfants. À la crèche,  on ne fait pas que jouer, manger   faire la sieste et… changer des couches. Non. Les enfants en bas âges sont à un moment-clé de leurs apprentissages, au cours duquel tous leurs sens sont en éveil et doivent être stimulés. On parle d’ailleurs d’« educare » (contraction d’éducation et de « care » - soins, en anglais), dans les crèches. Cette double attention assure une prise en charge de qualité des enfants, dans tous les aspects de leur développement.
 
Projet pédagogique
Pour remplir cette mission fondamentale, les équipes de crèches doivent élaborer un projet pédagogique, conforme au « Code de qualité de l’accueil » édicté par l’ONE. Partant d’une très bonne intention, la réalisation de ce projet pédagogique et les principes de l’« educare » se heurtent pourtant aux réalités du terrain.  En clair et une fois de plus : le manque de moyens.
 
Trop peu de puéricultrices
Leur accomplissement parait parfois impossible et disproportionné au regard des outils et moyens dont disposent les puéricultrices et les milieux d’accueil. Outre le temps et les budgets nécessaires qui font défaut, le taux d’encadrement actuellement en vigueur dans les crèches ne correspond plus aux réalités de terrain. Les puéricultrices sont responsables d’un trop grand nombre d’enfants pour appliquer leur projet pédagogique dans des conditions de qualité optimales.   
 
Les puéricultrices sont systématiquement en équilibre précaire et jonglent en permanence entre, d’une part, les besoins individuels des enfants et des familles et, d’autre part, la mise en œuvre du projet pédagogique commun et l’ensemble des opérations et impératifs propres à l’accueil de l’enfant. 
 
Comme on l’imagine aisément, ces situations existaient bien avant la crise sanitaire qui est venue accentuer les difficultés du terrain. 
 
UNESSA déplore le manque de considération et de reconnaissance des puéricultrices. Elles font un autre métier que de la « garderie » et doivent pouvoir accomplir leurs missions dans les meilleures conditions possibles.
 
UNESSA demande :
  • que le taux d’encadrement des enfants au sein des crèches soit revu à la hausse ;
  • que les puéricultrices soient reconnues dans l’ensemble de leurs fonctions et que les moyens nécessaires leurs soient alloués pour les remplir dans des conditions optimales de qualité pour le bien des enfants.
 


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